C’est une affiche déséquilibrée, disproportionnée sur le papier mais pourtant, c’est le leader qui accueille le 3ème. Le PSG était attendu à ce classement mais Brest est l’équipe sensation de la saison et compte bien continuer à jouer son football au Parc des Princes en faisant fi des prévisions et en profitant de cette soirée et de ce championnat.
Le Stade Brestois a tant lutté pour sa survie en Ligue 1 que les dernières semaines semblent surgir d’un songe. Il était impossible d’imaginer le SB29 à pareille fête à l’entame de la saison alors que Franck Honorat venait de plier bagage vers l’Allemagne et que le club avait réussi à se sauver grâce à l’arrivée providentielle d’Eric Roy qui avait relancé une équipe à la dérive avec MDZ et lestée de pseudo-stars qui avaient fissuré le collectif finistérien.
Dans un vestiaire sain et uni, l’entraîneur brestois avait finalement obtenu assez nettement le maintien mais un autre challenge est arrivé avec la nouvelle saison et encore ce maintien à aller chercher avec très peu de moyens.
La victoire initiale contre Lens est à l’image de la saison. En dessous, Brest semblait subir un net revers pour lancer son championnat mais la folie d’une seconde mi-temps a renversé tout sur son passage.
Aujourd’hui, Brest est 3eme, dans le souffle dans cette seconde mi-temps et n’a posé genou à terre que face aux cadors, mais toujours les armes à la main et souvent contre le cours du jeu.
A l’aller, Paris avait pu s’appuyer sur le sauvetage providentiel de la VAR, montrant ainsi que les Ti Zefs avaient du coffre, même face au grandissime favori du championnat.
Les Finistériens ont su se serrer les coudes et se relancer après cette déception et lancer une série formidable qui leur offre aujourd’hui cette place sur le podium. On n’est pas habitué à ce genre de position dans l’élite dans la Cité du Ponant, ni à toutes ces caméras braquées sur la vie d’un club de football au milieu de ces grandes entreprises du football.
Le cliché est facile mais face aux réserves financières sans fin des Parisiens, Brest aura son ADN : la stabilité et l’union d’un groupe. C’est un peu le football vrai qui se retrouve propulsé sur le devant de la scène. On ne parlera pas de Coupe d’Europe, on parlera de top 10 éventuellement en attendant que le maintien soit mathématiquement assuré.
Ce n’est pas de la fausse modestie ou de la lâcheté, Brest est un club qui est mort en 1991. Assassiné sur l’autel de l’exemplarité de la nouvelle DNCG et de ses chefs à la voracité incompréhensible envers un seul et unique club (double rétrogradation administrative, interdiction de remontée immédiate comme de vendre ses joueurs).
Jamais personne n’a été sanctionné de la sorte après, pourtant, Brest n’était pas le pire élève. Quand on voit les largesses octroyées ça et là depuis, on ne peut s’empêcher de repenser à ces années noires. De repenser qu’en 2000, le Stade Brestois obtenait sa montée en National contre le PSG (B) alors entraîné par Kombouaré à Franconville au bout d’un éreintant championnat de CFA.
Ce soir, face aux millionnaires parisien, le petit bout d’Armorique cher au regretté François Yvinec, se lèvera, et il y aura un peu de Michel Jestin, de Franck Lérand, de Gilles Boulouard, de Gilles Kerriou dans l’ombre de Brendan Chardonnet et de ses partenaires.
Peu importe le résultat, des ténèbres de la CFA au début des années 2000, Brest, en janvier 2024 joue ce soir le sommet du championnat de Ligue 1. Le Ti Zef gardera Pen Huel (tête haute) et sera toujours « sauvage et fier de l’être ».
Ce soir à 20h45 sur Prime
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