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jeudi 12 décembre 2024
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Historique pour Brest

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Le Stade Brestois n’avait que 19 professionnels à aligner ce ce soir en Ligue des Champions avec le jeune capitaine des U19 en Youth League, Paris irie. En face, le PSV Eindhoven, meilleure attaque d’Europe, six victoires consécutives avec le 4-3-3 injouable de Peter Bosz. L’affiche était déséquilibrée mais pourtant, l’exploit a bien eu lieu et Brest a vaincu les Néerlandais mais le meilleur des Néerlandais était Brestois ce soir.

Il y a des histoires folles dans le football, celle de Julien le Cardinal en fait évidemment partie. Rejeté par Guingamp qui ne lui voyait pas un avenir en professionnel, lui le Briochin, a été cariste, a préparé des pizzas puis a remonté les échelons du foot amateur pour finalement se retrouver en buteur en Ligue des Champions au Roudourou avec le maillot de Brest ce mardi soir.
Pour rajouter à l’irréel, le défenseur axial sortait d’un match catastrophique à Lille en étant impliqué sur les trois buts concédés au LOSC. Face au PSV, il n’a pas joué à son poste, et depuis son rôle de latéral droit a surgi comme un mort de faim pour propulser le ballon dévié de la tête par Baldé -qui visait certainement autre chose – sur un coup-franc de Doumbia (43e).

On était au bout d’une première mi-temps où Brest avait souffert et s’était reposé sur la classe de Bizot qui s’était détendu sur un tir de Tilman (12e) et avait sorti le grand jeu pour aller chercher dans sa lucarne une reprise de volée de Boscagli (20e) et surtout une première parade XXL en face à face contre De Jong (31e) puis surtout une tête puissante de l’international néerlandais sur un centre de Dams. Bizot était pourtant parti de l’autre côté mais a repris ses appuis pour se détendre et éloigner le danger (39e) !

Brest n’a pas été pour autant inoffensif avant son but mais Baldé a manqué de précision sur un tir croisé (26e) et sur un contre très bien mené, Camara a précipité son tir et manqué le cadre (21e).

En seconde période, le Stade Brestois a surpris le PSV en ne les attendant pas. Malheureusement, Baldé n’a pas réussi à profiter d’une erreur de Boscagli et croise encore trop sa frappe (46e). L’attaquant finistérien a une autre opportunité mais sa conduite de balle est manquée ce qui permet à Benitez de jaillir dans ses pieds avant qu’il ne puisse armer (51e).

Entre temps, Lang avait failli tirer profit d’un long ballon mais Bizot était sorti avec autorité devant le Batave qui a finalement manqué sa tentative (50e).

La situation se tend lorsque Julien Le Cardinal reste au sol après un effort. Il se tient la cuisse et ne peut reprendre sa place (53e).

Brest est contraint de jouer pendant deux minutes à dix contre onze en attendant l’entrée de Pereira Lage qui doit remplacer Fernandes dans l’entre-jeu, l’international suisse devant coulisser dans un couloir laissé vacant par la blessure de Le Cardinal (56e).

Dans la foulée, Saibari est à deux doigts d’égaliser sur une frappe enveloppée mais c’est le poteau qui renvoie sa tentative et Bizot doit même esquiver le rebond pour ne pas marquer contre-son-camp (57e) ! C’était chaud !

On pense que Brest va céder sur un coup du sort lorsque l’arbitre désigne le point de penalty avec un contre d’un tir de Veerman par N’Diaye. Le jeune défenseur sénégalais explique qu’il ne touche pas le ballon du bras. La VAR vérifie et lui donne raison : le ballon a rebondi sur son genou puis sa poitrine. Il n’y a pas main ! Après avoir consulté les images, l’arbitre annule sa décision (67e) !

Ceci donne un coup de boost aux Ti Zefs avec une frappe contrée de Doumbia qui tombe derrière la barre transversale de Benitez (68e). Le Malien, excellent ce soir, sert admirablement Pereira Lage qui contourne Benitez mais Flamingo dégage sur sa ligne de but (71e).

Pereira Lage s’illustre encore, servi par Sima, qui avait perforé le côté droit, l’ancien angevin se jette mais Benitez s’interpose au prix d’une parade réflexe avec un renvoi violent sur la partie la plus fragile de son anatomie (77e).

Le portier argentin se roule de douleur (on le comprend) et aperçoit son coéquipier Pépi décocher une mine vers le but brestois mais Marco Bizot est encore là pour dévier le ballon sur un de ses poteaux (77e). Cette période de grosse intensité se termine avec une frappe brossée de Del Castillo que Benitez, remis de sa mésaventure, repousse (79e).

Pour les dix dernières minutes du temps réglementaire et les cinq supplémentaires, Eindhoven tente d’acculer les Brestois dans leur camp mais les joueurs d’Eric Roy ont l’énergie pour empêcher leurs adversaires de rentrer dans leur camp et chaque ballon est un combat, chaque joueur un soldat. Tout le monde lutte pour tenir ce dernier quart d’heure malgré l’acide lactique qui pollue les muscles, les Bretons ne lâchent rien et s’offrent leur quatrième succès en Ligue des Champions !

Brest est 5ème de la Ligue des Champions et désormais mathématiquement assuré de jouer les playoff mais un succès de plus, ouvrirait les portes des 8èmes de finales alors qu’il reste le Shakhtar Donetsk et le Real Madrid à jouer.

Plus qu’une victoire, Brest a retrouvé son ADN ce soir, celui du combat, du don de soi. Et ce n’est certainement pas un hasard si ça correspond à la renaissance aussi de Romain Del Castillo, juste techniquement tout le match et généreux dans les combats défensifs. Dans son sillage, Kamory Doumbia a probablement réalisé sa meilleure performance brestoise en étant impliqué sur le but et toutes les situations les plus chaudes.

Evidemment, tout ceci n’aurait pas été possible sans le rendement exceptionnel de Marco Bizot, justement récompensé du titre de meilleur joueur de la rencontre mais aussi de l’ensemble de la ligne défensive. C’est une vraie équipe qui a signé le match le plus marquant de l’histoire du club.

Battre le champion d’Eredivisie, le PSV Eindhoven et s’ouvrir les portes (au moins) des barrages de la Ligue des Champions vers les 8èmes de finale malgré une ribambelle d’absents (Ajorque, Lees-Melou, Martin, Coulibaly, Faivre) sans oublier Lala qui était sur le banc de touche, bien que blessé, c’est irréel, dantesque. Historique. Et ce n’est pas fini.

Ecrit par
Martial Goarnisson

Créateur et rédacteur Marée Rouge

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