Fierté et colère

Le Stade Brestois a fourni une prestation de haut niveau face à des Lyonnais qui ont aussi livré une belle partition mais le sort du match a été vicié par l’arbitre de la rencontre, Mathieu Vernice, totalement noyé dans la furie du Groupama Stadium.

Les Brestois ont bien pris en main la rencontre et se mettent en route avec une bonne frappe de Doumbia juste à côté (8e). Le SB29 pousse et sur un centre de Locko, Mounié prend le meilleur sur O’Brien qui repousse la tête du Brestois de la main (16e) ! Le penalty qui s’impose n’est pas sifflé et pire, la VAR considère que cela ne nécessite aucun revisionnage.

Dans la foulée, Lacazette fait faute en passant son coude devant Brassier qui se trouve sanctionné d’un jaune et d’un coup-franc alors, qu’en plus, l’attaquant lyonnais était en position de hors-jeu (17e). Les conséquences sont énormes puisque Benrahma trouve Tolisso qui réussit une volée pour ouvrir le score (18e).

En deux minutes, Brest s’est vu refuser un penalty évident, puis Brassier se fait sanctionner sur une faute incroyablement sévère (pour être gentil) face à un adversaire qui était hors-jeu et ce coup-franc débouche sur l’ouverture du score.

Le SB29 met quelques minutes à se remettre dans le bon sens après cette injustice. C’est Doumbia qui se se montre encore avec une reprise acrobatique sur un centre de Del Castillo et Lopes détourne sur sa barre (22e). Excellent, ce soir, le Malien se joue de Lopes qui sort de ses buts puis transmet à Del Castillo qui est repris par la défense lyonnaise (31e).

Lyon ne réagit que tardivement sur une belle frappe enroulée de Fofana détournée en corner par Bizot (38e) mais c’est au tour de Satriano de se montrer mais il voit Lopes repousser sa tentative sur la barre (40e) ! Encore ! Les joueurs d’Eric Roy sont maudits.

Juste avant la pause, Caqueret se rend coupable d’une très grosse semelle sur le pied de Del Castillo et c’est Lees-Melou (!) qui est sanctionné pour avoir protesté face à l’absence de sanction du Lyonnais qui aurait pu fracturer un métatarse du 10 Brestois sur une telle action (45+2).

Après le repos ce sont les Lyonnais qui frappent les premiers : Tolisso décoche une lourde frappe que Bizot repousse en corner (47e).

Le SB29 reprend la direction des débats avec Del Castillo qui trouve Mounié. L’attaquant brestois reprend tout de suite mais manque sa frappe (54e) les rôles s’inversent ensuite et Lopes doit stopper la frappe du milieu finistérien (56e).

A l’heure de jeu, Del Castillo bénéfice d’un coup-franc et trouve Mounié qui croise magnifiquement sa tête hors-de-portée de Lopes pour égaliser (60e)

Trois minutes plus tard, Brest poursuit son temps fort. Le premier tir de Satriano est repoussé, Magnetti reprend et son tir est renvoyé par le coude de Matic, visiblement pourtant collé au corps (63e).
Compensation ? En tout cas Del Castillo enroule son ballon et prend de cours Lopes qui ne fait que toucher le ballon fuyant (64e).

Ca ne s’arrête pas là : Satriano réussit un petit pont et donne à Mounié qui se joue facilement d’O’Brien. Le Béninois centre au second pour Doumbia qui a l’intelligence de remettre en retrait à Del Castillo qui termine superbement le boulot (68e).

Malheureusement, Brest ne profite pas de ses deux buts d’avance et encaisse trop vite derrière sur un corner de Cherki. La balle est déviée au premier poteau et retombe face à Lacazette qui ne laisse aucune chance à Bizot (70e).

Le match a alors changé de visage. Supérieurs techniquement, les Brestois sont pris dans une sorte de tourbillon et Eric Roy commet peut-être l’erreur de ne pas avoir sorti plus tôt Le Cardinal qui s’est rapidement blessé à la cuisse (25e). Le troisième but est pour lui, il est en retard et gère mal la montée de Tagliafico qui décoche une frappe qui surprend Bizot (79e).

C’était difficile lancer le jeune Luck Zogbé pour son premier match de Ligue 1, c’est vrai, mais Le Cardinal a été beaucoup moins tonique depuis sa blessure et malheureusement, le changement était en cours pendant le but lyonnais. Ca s’est joué à rien.

La pression lyonnaise se poursuit et Bizot repousse derrière une frappe de Benrahma (83e) puis c’est lui qui récupère un ballon (qui était sorti en 6M mais l’arbitre ne l’avait pas encore vu) pour centrer sur Maitland-Niles qui frappe mais le ballon revient à Cherki qui frappe dans les nuages alors que le but était vide (85e).

Derrière, Mathieu Vernice fait encore basculer le match : Lees-Melou décoche une frappe devant la surface, Tagliafico le percute en retard (85e). Le Brestois reste au sol et l’Argentin le soulève comme un sac de pommes de terre pour le laisser retomber et l’arbitre décide en conséquence de donner un deuxième jaune légitime à Tagliafico et d’exclure Lees-Melou qui a donc eu le tort de… se relever ?

Totalement en perdition, l’arbitre a considérablement modifié l’issue de la rencontre. Au lieu de finir à 11 contre 10, Brest joue un 10 contre 10 et c’est dans ce contexte que sur ballon en rupture de Caqueret, Lacazette – pas hors-jeu selon un révélateur flatteur de la VAR où on ne voit pas le départ du ballon – se fait percuter par Bizot alors que Chardonnet avait enlevé le ballon au préalable (90+7).

Après d’interminables minutes, cette fois, Monsieur Vernice va voir la VAR, contrairement à la première mi-temps, et accorde un penalty suite à cette collision involontaire mais violente. La sanction est transformée par Maitland-Niles (90+16).

Il reste une poignée de secondes à jouer, Brest tente le tout pour le tout : Camara centre fort et O’Brien semble encore repousser le ballon du bras. Aucun ralenti ne viendra vérifier cette situation et l’arbitre siffle la fin des débats dans la précipitation (90+18).

Brest cède avec la furieuse impression de revivre un scénario déjà vécu avec les penalties oubliés par la VAR à Lille sur Satriano et à Monaco sur Le Douaron. Il faut pourtant faire avec, en espérant que la Commission de Discipline aura au moins la décence de retirer le carton rouge reçu par Lees-Melou, ce serait un moindre mal au sortir d’une soirée folle et décevante sur le résultat.

Le SB29 a fourni une prestation formidable et a dominé techniquement les débats, cependant, la furia lyonnaise a fait perdre les pédales aux Finistériens. Et ça, ce n’est pas quelque chose qu’il faut minimiser, car ce système de jeu avait déjà conduit à la même fin de match face à Metz. Sept buts encaissés en deux rencontres, il va falloir serrer les boulons tout en gardant cette formidable envie de jouer contre Monaco, en espérant que les débats se joueront sur un pied d’égalité cette fois avec un arbitre compétent.