Deux victoires en autant de matchs pour débuter la Ligue des Champions, n’était inespéré, fou. Les esprits chagrins rappelaient qu’il ne s’agissait que de petits clubs d’Autriche. Ils sont pourtant des habitués des joutes européennes. Ces Brestois auraient du en rabattre contre le Bayer Leverkusen qui a remporté la Bundesliga et la Coupe Nationale et a été finaliste de la Ligue Europa. Ces Brestois ne respectent décidément pas l’éthique et n’ont pas de limite : Les Pirates ont tenu en respect le Bayer Leverkusen (1-1) !
Etait-ce prendre Brest de haut que de faire six changements par rapport à son dernier onze de ligue des Champions ? Xabi Alonso, lui, a voulu faire tourner son effectif, jusqu’à son gardien de but, Hradecky. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le début de rencontre ne lui a pas donné tort avec des mouvements constants et une circulation de balle haute qui ont considérablement gêné les Brestois.
Sur une remontée de balle expresse, c’est donc en tout logique que le champion allemand perfore les lignes finistériennes avec en chef d’orchestre Hofmann qui délivre une passe décisive cachée en plein cœur du jeu alors que tout le monde s’attendait à un ballon sur le côté. Wirtz, lui esseulé, devant la surface de réparation décoche une frappe précise que Bizot ne peut aller chercher (24e).
Le milieu allemand aura le doublé au bout du pied, mais, après une jolie séquence personnelle, sa frappe manque d’épaisseur pour mettre en difficulté le portier brestois (30′).
Cependant, peu à peu l’étreinte du collectif de Xabi Alonso sur le match se fait moins forte.
Brest commence à trouver Ajorque et puis Sima. C’est d’ailleurs sur un ballon récupéré par l’attaquant sénégalais qui permet à Camara d’effectuer un centre en cloche. Le ballon monte et Lees-Melou sent bien le coup et décoche une magnifique reprise de volée que Kovar n’y peut rien et Brest égalise (39e) !
A la pause, Brest et Leverkusen sont dos à dos (1-1) et au retour des vestiaires, les joueurs d’Eric Roy maintiennent le même tempo que lors du dernier quart d’heure du premier acte.
Lees-Melou se voit bien réussir le doublé mais sa frappe passe au-dessus (47e), et après, une belle action collective, sa tentative enroulée n’est pas cadrée (49e).
Le Bayer Leverkusen est coincé dans ses 30 mètres, poussé sans ses retranchements par le pressing tout terrain du trio Camara-Lees-Melou-Magnetti. Après une nouvelle tentative de Lees-Melou, c’est Lala qui tente une grosse frappe de 35M mais c’est au-dessus encore (57e).
Xabi Alonso n’est pas content de ce qu’il voit et les entrées successives de Frimpong, Xhaka, Adli (64e) puis Tapsoba (73e) et Terrier (81e) ne vont rien changer à cela.
Les Brestois sont sereins à l’image de Coulibaly qui s’impose physiquement et contre le ballon dans la surface face à Hofmann (90+1).
Les occasions sont pour Brest à l’image de cette volée de Camara claquée par Kovar (75e) et Baldé, lui, a sans doute gâché l’opportunité de prendre l’avantage. Parfaitement lancé par Lala, il laisse Tah sur place mais oublie Salah qui était au second poteau et tergiverse pour finalement manquer sa frappe qui termine dans le petit filet allemand (87e). Quel dommage !
Une dernier drop de Wirtz dans les nuages (90+7) et un sauvetage in-extremis de la défense allemande sur le contre emmené par Salah (90+8) et Brest peut se féliciter de ce point arraché contre l’ogre allemand même si quelque part, la victoire était toute proche dans une seconde période où Bizot n’aura eu guère de sollicitations.
Le Stade Brestois a déjà joué trois matchs de Ligue des Champions et est invaincu avec deux victoires contre Sturm Graz et le Red Bull Salzbourg puis ce partage des points contre Leverkusen. Cinquième sur les 36 équipes de cette compétition de cette Ligue des Champions; excusez du peu.
La performance est fabuleuse. Le plus grand débutant de la Ligue des Champions, à qui plusieurs fins observateurs prédisaient un zéro pointé en hurlant à l’assassinat inévitable du coefficient UEFA français, n’a pas de complexe et croque à pleines dents dans cette Ligue des Champions et Brest jouera même pour verrouiller une place en barrage sur le terrain du Sparta Prague le 6 novembre.
Irréel, ce Stade Brestois n’a aucune limite et repousse le rêve éveillé de ses supporters depuis près de deux ans. Un rêve, qui, souvenons nous, avait démarré sur le strapontin destiné à la Ligue 2 au fond du classement de L1 en janvier 2023 alors qu’aujourd’hui, Brest est au sommet du football européen en compagnie des plus grands.
