Le Stade Brestois a essuyé une belle gifle pour son entame de championnat face à Marseille. Prendre cinq buts n’est pas anodin, mais, au-delà de l’aspect cinglant des chiffres, est-ce que le Stade Brestois est devenu ce que peut laisser interpréter ce résultat ? Non, loin de là. Explications.
Pour comprendre le ressenti d’Eric Roy à l’issue de la rencontre qui n’avait pas vu un « gros client » avec cet OM et en voulait plus à son équipe, livrez vous à une petite expérience : Revisionnez le match en omettant le score. Durant les trente premières minutes, Marseille est en souffrance. Le penalty obtenu par Ajorque n’est que la conséquence des errements défensifs marseillais qui n’arrivaient pas à ressortir le ballon face au pressing breton. A ce moment du match, tous ceux qui ont vu ce Stade Brestois l’an passé se disent. Ca y est la machine se remet en route, le match va basculer. Malheureusement, Del Castillo manque sa tentative et ne convertit pas un penalty pour la première fois de sa carrière en professionnel. Rulli fait le bon choix et a eu une baraka déconcertante pendant tout ce match.
A la 24ème minute, la défense de l’OM recule et tente de donner la balle à son gardien mais Le Douaron intercepte. Rulli se jette et repousse le danger après un rebond très heureux sur son crâne.
Deux minutes après, un contre est fatal. Le sort a choisi son camp et l’agacement pousse Martin à commettre une faute aussi évitable que grossière sur Harit qui condamne encore plus la rencontre.
Derrière, Ajorque qui n’avait qu’une demi-heure dans les jambes a grillé son autonomie mais reste sur le terrain en serrant les dents. Le coup sur la tête est dur à encaisser pour un groupe de joueurs dont presque la moitié ne devrait plus figurer sur feuille de match de L1 du SB29 dans quelques semaines.
Au final, le revers 1-5 est très dur car Marseille a cadré cinq fois et repart avec cinq buts marqués, Brest en a cadré sept et il a fallu un exploit personnel de Camara pour tromper un Rulli qui a effectué six arrêts et Bizot aucun. Le portier néerlandais aurait eu du mal à changer la physionomie de la rencontre mais il a paru très effacé par rapport à ce qu’on connait de lui. Peut-être les conséquences de ce toxique marché des transferts.
Sur l’ensemble des débats, Brest a obtenu 5 corners (aucun pour l’OM), effectué 20 centres (1 seul pour l’OM) et a remporté 47 duels (45 pour l’OM). Les caractéristiques du jeu brestois étaient bien présentes mais ont été annihilées par un côté gauche ou Le Douaron et Amavi ont énormément souffert. De même le replacement de Pereira Lage au milieu n’a pas été des plus heureux mais il n’y avait guère d’autres solutions.
Alors, si Brest a des statistiques en sa faveur contre un Marseille qu’on annonce comme la grosse équipe sensation de L1 – nous verrons ça à l’avenir – avec cette ribambelles d’absences, ne faudrait il pas voir le verre à moitié plein ?
Magnetti suspendu, Lees-Melou, Locko blessés avec les départs de Satriano, Mounié et Doumbia, combien de matchs le SB29 a-t-il joué sans tous ces éléments ?
Peut-on vivre en L1 avec un effectif très limité en nombre ? Oui, Brest l’a prouvé en évitant au maximum blessures et suspensions. Mais quand la moitié de l’équipe est HS, que la seule recrue offensive n’a pas terminé sa préparation et qu’on attend environ six joueurs dont la plupart à des postes de titulaires, on ne peut effectivement pas exister.
Le Stade Brestois a quinze jours pour renflouer son vestiaire. Avec un mercato qui a démarré avec un mois de retard à cause du dossier des droits TV, le second choix ou plutôt la seconde chance que représente une offre du Stade Brestois ne peut devenir un choix prioritaire, même avec la Ligue des Champions. D’ailleurs, quelle équipe de L1 a bouclé son mercato ? Aucune. Il est donc urgent d’attendre.
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