La fin d’un système pour Brest ?

Le revers contre Monaco est logique. Certes, les Brestois ont concédé l’ouverture du score sur une nouvelle errance de la VAR mais ont été incapables de revenir dans un match où trop de joueurs ont manqué leur prestation. Le Stade Brestois rétrograde à la troisième place en attendant le Monaco -Lille de mercredi.

Le Stade Brestois a joué un match pour conserver sa deuxième place cet après-midi face à Monaco à qui il manquait plus de joueurs qu’aux Brestois mais deux titulaires en moins à Brest, c’est une catastrophe, alors qu’ à Monaco, ça permet juste de faire tourner et de mettre sur le banc des joueurs qui seraient titulaires dans presque tous les autres clubs du championnat.

Cet après-midi, Brest a lentement pris la mesure d’un Monaco qui était mal à l’aise dans son premier acte mais le but, contre le cours du jeu et un peu contre la morale aussi avec cette faute de Minamino sur Le Cardinal a été fatal.

A mieux y regarder, il y a surtout cette erreur de débutant des Brestois qui attendent le coup de sifflet et oublient de jouer un ballon qui a été mal renvoyé par Martin dans les pieds de Zakaria. Le Monégasque a enroulé une splendide frappe et a fait tourner le match définitivement (39e).

Brest ne s’est jamais relevé , comme en témoigne le retour des vestiaires : Doumbia et toute l’arrière-garde n’est pas attentive. Diatta, qui n’était pas hors-jeu centre pour Minamino qui réussit le but du break (48e). Jamais Brest n’a pesé dans un second acte que Monaco s’est contenté de gérer. Seul le stupide coup de sang de Ben Seghir, exclu (90+2) et l’incongruité de l’arbitrage qui a expulsé Singo bien sévèrement (90+5) ont fait vrombir un public aussi léthargique que son équipe

Ce revers ne remet pas en cause la formidable saison brestoise qui peut bien offrir encore de belles émotions mais doit marquer la fin d’un système. S’user à se plaindre de l’arbitrage même quand les injustices s’accumulent , Brest n’en n’a pas les épaules. C’est un jeu de puissants, qui eux-mêmes, doivent au final toujours se soumettre à l’arbitre, qui, quoi qu’il arrive, même s’il est incohérent aura toujours le dernier mot. Le seul contre tous aurait pu fonctionner mais Eric Roy et les siens devrait doivent cesser de perdre de l’énergie dans des combats perdus d’avance.

Il faut se centrer sur soi, repenser le collectif et sans doute commencer par ranger au placard le système avec Doumbia en pointe haute qui emploie Satriano et Mounié simultanément, ce qui réduit considérablement leur poids dans les rencontres car ils se retrouvent trop souvent excentrés et pas devant le but. Pire, défensivement, ce nouveau système sorti contre Metz, Lyon et Monaco aura couté la bagatelle de 9 buts aux Finistériens. La meilleure défense du championnat n’est plus qu’une image au loin et Brest, ne pouvant devenir la meilleure attaque, il faut à tout prix revenir à ce que l’on sait faire.

Le 4-3-3 avec trois milieux défensifs, même si Camara se projette beaucoup, est plus stable pour Brest. Certes, le panache du système avec les éléments offensifs peut attirer et peut-être utilisé en cours de rencontre pour renverser un match mais Brest n’a pas les armes pour maintenir une telle animation sur un match complet, les trois dernières rencontres en attestent.

Dans les scénarios défavorables, jusqu’ici, Eric Roy pouvait disposer en plus de la possibilité de changer de pointe avec Satriano ou Mounié et de faire entrer Doumbia qui apporte énormément en « impact player ». Là, le bât blesse avec l’absence d’un troisième attaquant axial, c’est là la grande limite de ce système : le manque de profondeur du banc de touche, surtout quand Brest n’a pas deux titulaires de l’importance de Brassier et Lees-Melou comme cet après-midi.

Il y a un derby à Rennes à préparer et les Ti Zefs doivent aussi garder en vue qu’ils vivent une saison fabuleuse. Perdre à Lyon puis contre Monaco ce n’est pas une catastrophe, loin de là. Derrière ce derby, il y a deux réceptions, celles de Nantes et Reims avant un dernier déplacement à Toulouse. C’est un bloc de 4 matchs, un dernier défi comme ceux qui ont émaillé toute la saison. Brest est encore sur le podium de Ligue 1 ce soir, le championnat est déjà réussi au-delà des espérances. Il faut juste finir en beauté.